La presbyacousie est une forme de déficience auditive qui entraîne une diminution progressive de l’ouïe au fil des années. Elle est principalement associée à l’âge et peut conduire à l’isolement des personnes qui ne sont pas équipées d’un appareil auditif.
Qu’est-ce que la presbyacousie ?
La presbyacousie, qui peut se manifester dès l’âge de 60 ans, se traduit par une perte progressive de l’audition et peut mener à la surdité. Elle est due au vieillissement naturel de notre système auditif qui commence par une perte des sons aigus.
Il existe quatre formes de presbyacousie :
- La presbyacousie sensorielle, qui affecte uniquement les fréquences les aiguës ;
- La presbyacousie mécanique, qui concerne également les fréquences les aiguës ;
- La presbyacousie nerveuse, qui altère à la fois les fréquences aiguës et vocales ;
- Et enfin, la presbyacousie liée à la circulation sanguine, qui affecte toutes les fréquences.
Les symptômes de la presbyacousie
La presbyacousie est caractérisée par des difficultés à entendre et à comprendre les paroles dans des situations bruyantes. Les premiers symptômes sont des difficultés à comprendre ce qui se dit lorsque plusieurs personnes parlent simultanément ou quand il y a un bruit de fond. Les personnes touchées doivent souvent demander aux interlocuteurs de répéter ce qu’ils disent et de parler plus fort.
Une personne atteinte de presbyacousie peut éprouver des symptômes tels que des acouphènes, des bourdonnements ou des sifflements.
Comment diagnostiquer la presbyacousie ?
La seule façon de diagnostiquer cette affection est de consulter un médecin ORL spécialisé. Un médecin ORL évalue le degré de perte auditive et établit un diagnostic de presbyacousie en effectuant une série de tests auditifs spécifiques. Ces tests comprennent l’otoscopie, l’audiométrie tonale, qui mesure la capacité à entendre des sons purs, et l’audiométrie vocale, qui mesure la capacité à comprendre des mots. Une fois le diagnostic posé, le médecin ORL détermine le niveau de perte auditive et prescrit le type d’aide auditive appropriée.
Les examens nécessaires comprennent l’otoscopie, l’audiométrie tonale et l’audiométrie vocale.
- L’otoscopie pour vérifier le conduit auditif et la membrane tympanique.
- L’audiométrie tonale : des examens qui mesurent la capacité à entendre les sons. Ces tests sont effectués pour évaluer la capacité d’une personne à percevoir des sons de différentes fréquences, allant des sons les plus graves jusqu’aux sons les plus aigus. Avec l’âge, ces tests révèlent une perte graduelle de l’ouïe moyenne, qui est estimée à 5-6 décibels (dBHL, Decibel Hearing Level) tous les dix ans à partir de 55 ans. On dit que la presbyacousie est présente quand la perte tonale moyenne est de 30 dBHL ou plus.
- L’audiométrie vocale : des examens qui mesurent la capacité à distinguer les sons. Ces tests ont pour objectifs d’évaluer la capacité d’une personne à discerner des sons entre eux. Ils se concentrent principalement sur la compréhension de la parole et donnent une bonne indication de la difficulté que peut engendrer la presbyacousie en termes de communication sociale. Ces tests sont des tests d’intelligibilité monosyllabique (capacité à comprendre une seule syllabe), des tests phonétiques (capacité à comprendre des sons particuliers), ainsi que des tests effectués en présence de diverses sources de bruit.
Avec le temps, la presbyacousie s’aggrave et affecte des fréquences de plus en plus graves. Cela limite la capacité à comprendre une conversation. Pour éviter de s’exposer à ses difficultés auditives, la personne âgée risque de se couper de ses proches et de se replier sur elle-même. Cela peut conduire à la dépression et à un isolement social, ce qui peut avoir des conséquences néfastes sur la qualité de vie. Selon une étude récente, 20 % des personnes âgées atteintes de problèmes auditifs souffrent de symptômes dépressifs. Il est donc important de prendre des mesures rapides pour traiter la presbyacousie.
Prévenir la presbyacousie: Identifier les facteurs à risque
Il existe plusieurs facteurs qui peuvent conduire à l’apparition et à l’aggravation de la presbyacousie :
- Les facteurs génétiques : certaines familles sont plus prédisposées à cette déficience auditive précoce ;
- L’artériosclérose, la formation de dépôts de cholestérol dans les petites artères vestibulo-cochléaire qui irriguent la cochlée, entraine une prédisposition à la presbyacousie prématurée à cause de l’hypercholestérolémie, de l’hypertension artérielle ou du tabagisme.
- Le diabète : car il peut causer des dommages graves aux petits vaisseaux sanguins, notamment à la rétine, aux reins, à la peau et à la cochlée.
- Certains médicaments, tels que les antibiotiques et les anti-inflammatoires non stéroïdiens (comme l’aspirine, le paracétamol et l’ibuprofène), sont toxiques pour la cochlée. Si ces médicaments sont abusés de manière répétée, cela peut accélérer l’apparition de la presbyacousie.
Les risques et les effets de la presbyacousie
L’impact de l’exposition chronique aux niveaux sonores intenses sur l’apparition et l’évolution de la presbyacousie n’est pas encore clair. Toutefois, il semble que les personnes qui ont été régulièrement soumises à des bruits très forts tels que des pétards, des armes à feu, etc., dès leur plus jeune âge, sont plus susceptibles d’être atteintes précocement de presbyacousie. En outre, l’utilisation de baladeurs à des volumes trop élevés est fortement suspectée d’être un facteur provoquant également cette pathologie.
Le traitement de la presbyacousie
La presbyacousie ne peut pas être guérie. Pour s’adapter à cette situation, la seule alternative est de porter un appareil auditif. Ces aides auditives sont plus efficaces et mieux tolérées lorsqu’elles sont mises en place à un stade précoce de la maladie. En outre, le temps nécessaire pour s’y adapter est réduit.
Parfois, certains médicaments sont prescrits pour stimuler la santé des vaisseaux sanguins de la cochlée et du cerveau, cependant leur efficacité pour traiter la presbyacousie est insuffisante.
Quand doit-on porter une aide auditive ?
On considère qu’il est nécessaire d’utiliser des appareils auditifs si :
- une personne a une perte auditive moyenne minimale de 30 dBHL ;
- si la personne présente une perte auditive d’au moins 35 dBHL sur la fréquence de 2 kHz ;
- ou si moins de 80 % des mots émis à volume réduit sont compris.
Malheureusement, pour diverses raisons, telles que l’ignorance, le coût, la crainte du regard des autres ou une mauvaise expérience, la plupart des personnes souffrant de presbyacousie ne bénéficient pas des avantages offerts par les aides auditives.