Les 5 erreurs et habitudes à éviter quand on débute avec un appareil auditif

Les appareils auditifs sont de véritables alliés qui améliorent la qualité de vie des personnes malentendantes au quotidien. Cependant, lorsqu’on débute avec ces aides auditives, il est important d’adopter de bonnes habitudes pour en tirer le meilleur parti et éviter d’endommager son équipement. Au début, l’oreille est un organe délicat et l’introduction d’un corps étranger comme un appareil auditif peut provoquer une légère gêne, mais rassurez-vous, cette sensation s’atténue généralement avec le temps. En revanche, certaines mauvaises habitudes peuvent nuire à la fois à vos prothèses auditives et à votre audition si elles ne sont pas corrigées. Voici les 5 erreurs fréquentes à éviter lorsque vous commencez à utiliser un appareil auditif, ainsi que nos conseils pour les contourner.

1. Négliger le nettoyage quotidien de l’appareil auditif

Un entretien rigoureux de vos appareils auditifs est indispensable. Cérumen, poussières et humidité ont tendance à s’accumuler dans les prothèses et peuvent boucher les microphones ou les haut-parleurs, altérant la qualité sonore et provoquant des dysfonctionnements. À terme, un manque d’entretien peut engendrer des grésillements, une baisse de performance et même conduire à des réparations coûteuses ou un remplacement prématuré de l’appareil. Il est donc primordial d’adopter les bons réflexes dès le départ.

Que faire ? Nettoyez vos aides auditives chaque soir avec un chiffon propre, doux et sec. Vous pouvez utiliser la petite brosse fournie ou un outil spécifique pour retirer délicatement les bouchons de cérumen qui pourraient obstruer les embouts, en veillant à ne pas abîmer les composants fragiles. Évitez absolument d’utiliser de l’eau, du savon ou tout produit chimique non adapté lors du nettoyage, car l’humidité et les substances agressives risquent d’endommager l’électronique interne. Rangez vos appareils auditifs dans un étui sec (idéalement fourni par votre audioprothésiste) et, si possible, avec un système de déshumidification pour éliminer toute trace d’humidité résiduelle.

Pensez également à l’hygiène de vos oreilles : un excès de cérumen dans le conduit auditif peut réduire l’efficacité de l’appareil et causer des sifflements désagréables en renvoyant le son vers le microphone. Nettoyez le pavillon de vos oreilles régulièrement (sans utiliser de cotons-tiges en profondeur, qui sont une mauvaise habitude). Si votre appareil est bouché par le cérumen au point de ne plus bien fonctionner, n’essayez pas de le déboucher vous-même avec des objets inadaptés, au risque de le détériorer. Le mieux est de le confier à votre audioprothésiste ou centre d’audition pour un nettoyage professionnel en profondeur. En suivant une routine de nettoyage quotidien et une bonne hygiène auriculaire, vous prolongerez la durée de vie de vos aides auditives tout en garantissant un son optimal.

2. Exposer ses aides auditives à l’eau et à une humidité excessive

L’eau est l’ennemi numéro un des appareils auditifs électroniques. L’une des plus grandes erreurs chez les nouveaux utilisateurs est d’oublier de retirer ses prothèses auditives avant de prendre une douche, un bain ou de plonger à la piscine. Même les modèles récents annoncés comme étanches ne sont pas prévus pour être immergés totalement sur de longues durées. Certes, de nombreux appareils auditifs modernes possèdent une certification d’étanchéité (par exemple IP67 ou IP68) qui les rend résistants à la sueur, à la pluie ou aux éclaboussures du quotidien. Les appareils étanches peuvent être utilisés tous les jours sans craindre les chutes, les projections, la sueur ou la pluie, mais il est essentiel de comprendre que cette étanchéité a des limites. En pratique, évitez de porter vos appareils auditifs sous la douche ou en nageant, surtout à la mer, car l’eau salée peut les endommager de manière irréversible.

Prévoyez de les retirer systématiquement avant toute exposition à l’eau : toilette, douche, bain, baignade, et même lors d’un shampooing ou d’une coloration chez le coiffeur. Gardez un petit étui étanche à portée de main pour y placer vos appareils temporairement afin de les protéger pendant ces activités. De même, en cas d’activité sportive intense, si vous transpirez beaucoup, pensez à essuyer régulièrement vos appareils ou à utiliser des protections anti-humidité, car la transpiration abondante peut aussi s’infiltrer dans les composants.

Que faire si, par accident, votre aide auditive est mouillée ? Dans ce cas, éteignez l’appareil immédiatement, retirez la pile ou la batterie si c’est possible, puis essuyez délicatement l’appareil avec un tissu sec. Placez-le ensuite dans un gobelet déshumidificateur ou un sachet de séchage prévu à cet effet (ou, à défaut, un contenant hermétique avec des sachets de silicagel). N’utilisez jamais de source de chaleur directe pour le sécher (sèche-cheveux, radiateur, micro-ondes, etc.), car la chaleur intense pourrait détériorer les composants électroniques. Laissez-le sécher à l’air libre ou dans le dispositif de séchage approprié pendant la nuit.

Astuce préventive : chaque soir, lorsque vous rangez vos appareils auditifs, laissez le compartiment des piles ouvert afin de prévenir l’accumulation d’humidité à l’intérieur et d’éviter que la condensation ne corrode les circuits. Cette simple habitude permet aussi de couper l’alimentation de l’appareil pour économiser la pile. Si votre appareil est rechargeable, assurez-vous de le placer sur son chargeur ou dans son boîtier de chargement/dessiccation selon les indications du fabricant. En résumé, ayez le réflexe de mettre vos aides auditives à l’abri du moindre jet d’eau ou excès d’humidité : cela vous évitera bien des pannes, car un appareil auditif trop mouillé peut cesser de fonctionner correctement et nécessiter le remplacement de pièces cruciales, voire de l’appareil complet dans le pire des cas.

3. Exposer l’appareil auditif à la chaleur, aux produits coiffants ou à la poussière

Outre l’eau, d’autres éléments extérieurs peuvent être néfastes pour vos appareils auditifs. La chaleur excessive notamment est à proscrire. Par forte température, les composants électroniques internes peuvent surchauffer ou se déformer. Il faut donc éviter de laisser vos prothèses auditives près d’une source de chaleur intense (sur un radiateur, en plein soleil sur la table de jardin ou sur le tableau de bord d’une voiture en été). Même en intérieur, ne les oubliez pas près d’une fenêtre en plein soleil ou dans une pièce surchauffée. De plus, la chaleur est souvent accompagnée d’humidité (condensation), ce qui, on l’a vu, ne fait pas bon ménage avec les aides auditives. Par exemple, lors de l’utilisation d’un sèche-cheveux, retirez vos appareils pour éviter à la fois la chaleur directe et l’humidité chaude qui pourraient les abîmer. C’est l’une des raisons pour lesquelles il est recommandé d’ôter ses prothèses avant une mise en plis ou un séchage chez le coiffeur.

Les produits chimiques et cosmétiques constituent un autre danger souvent méconnu. La laque, le spray pour cheveux, le parfum ou même certaines crèmes peuvent altérer vos appareils auditifs s’ils entrent en contact avec eux. Ces produits peuvent en effet laisser des dépôts à l’extérieur de l’appareil, encrasser les microphones ou même pénétrer à l’intérieur et corroder les circuits. Évitez de vaporiser tout produit (laque, parfum, déodorant en spray) lorsque vous portez vos aides auditives. Le mieux est de réaliser ces gestes de toilette ou de coiffure appareil retiré, puis de bien laisser sécher/dissiper le produit avant de remettre vos prothèses en place. Par exemple, lorsque vous allez chez le coiffeur, pensez à enlever vos aides auditives avant les shampoings, colorations ou l’application de sprays fixant, pour les protéger des projections de produits et de la chaleur du sèche-cheveux.

Enfin, la poussière et la saleté ambiante peuvent à la longue encrasser vos appareils. Évitez de laisser traîner vos aides auditives dans un endroit poussiéreux ou sale (par exemple, à l’air libre sur un établi de bricolage ou dans un tiroir plein de poussière). C’est bien connu, les appareils auditifs détestent la poussière : si elle s’infiltre trop souvent, elle peut endommager les microphones et les évents de l’appareil. Rangez-les toujours dans leur coffret ou une boîte fermée et propre lorsque vous ne les portez pas, de préférence avec un petit dessiccateur pour assécher l’air. Prenez également garde à ne pas les faire tomber par terre – une chute peut fissurer le boîtier ou déplacer un composant interne, entraînant ensuite des dysfonctionnements (comme des sons distordus ou des sifflements aigus). En résumé, pour préserver vos prothèses auditives, mettez-les à l’abri de la chaleur excessive, des produits chimiques et de la poussière. En cas de doute sur un environnement, il vaut mieux retirer temporairement vos appareils et les stocker en sécurité.

4. Dormir avec ses appareils auditifs

Lorsque l’on débute avec un appareil auditif, on peut être tenté de le garder en permanence, même la nuit, surtout par crainte de « ne rien entendre » pendant le sommeil. Pourtant, dormir avec ses appareils auditifs est une habitude à éviter dans la plupart des cas. D’abord, ils ne vous sont d’aucune utilité une fois au lit : pendant le sommeil, vous n’avez pas besoin d’aide auditive et vos oreilles peuvent se reposer. Ensuite, retirer vos prothèses le soir vous permet d’effectuer le nettoyage quotidien indispensable mentionné plus haut, afin de repartir avec des appareils propres chaque matin.

Par ailleurs, porter les appareils auditifs en position allongée peut engendrer des gênes et des sifflements. Le contact de l’oreille et de l’appareil contre l’oreiller ou le coussin peut créer une sorte de barrière et renvoyer du son vers le microphone, provoquant un effet Larsen (un sifflement strident) très désagréable. Ces sifflements nocturnes perturbent le sommeil et n’ont aucune raison de se produire si l’on retire simplement les appareils pour la nuit. De plus, l’oreille elle-même a besoin de « respirer » et de se reposer : en enlevant vos aides auditives, vous permettez à votre conduit auditif de profiter de ses processus naturels d’auto-nettoyage durant la nuit. Porter constamment un appareil peut dans certains cas favoriser des irritations ou empêcher le cérumen de s’éliminer correctement.

Retirer vos prothèses auditives pour dormir est aussi une mesure de sécurité pour l’appareil. La nuit, si vous bougez beaucoup, l’appareil pourrait tomber du lit ou se coincer dans les draps et subir un choc, ou encore vous pourriez appuyer dessus sans le vouloir en dormant sur le côté, ce qui n’est pas idéal pour sa longévité. Mieux vaut le poser dans son étui sur la table de nuit (ou dans un tiroir à l’abri) plutôt que de le garder à l’oreille. Ne laissez pas traîner l’appareil sans protection sur le chevet non plus : rangez-le bien dans sa boîte, pour éviter qu’il ne prenne la poussière ou qu’il ne tombe si vous tâtonnez pendant la nuit.

À noter qu’il n’y a pas de danger immédiat vital à dormir avec ses appareils auditifs (si, par exemple, vous vous assoupissez involontairement avec, ce n’est pas dramatique). Mais cela doit rester ponctuel et exceptionnel. En cas de besoin particulier (par exemple, entendre un enfant la nuit ou un réveil matin), discutez-en avec votre audioprothésiste : il existe des solutions alternatives comme des réveils vibrants ou lumineux et d’autres accessoires adaptés pour la nuit. De manière générale, dormir avec les aides auditives ne doit pas devenir une habitude permanente. Le bon réflexe à adopter chaque soir : éteignez vos appareils, ouvrez le compartiment des piles, et placez-les dans leur coffret à l’abri – votre audition et vos appareils s’en porteront mieux.

5. Vouloir tout faire soi-même et négliger le suivi audioprothésiste

Dernière erreur fréquente des nouveaux utilisateurs d’aides auditives : penser qu’une fois l’appareil acquis, on peut se passer du professionnel pour les réglages ou la maintenance, et ignorer les visites de contrôle. C’est une mauvaise idée qui peut vous faire passer à côté de la performance optimale de vos appareils, voire causer des soucis à votre audition. Un appareil auditif n’est pas un simple gadget électronique que l’on peut configurer puis oublier : il s’inscrit dans un processus de soin auditif continu. Votre audioprothésiste est un allié précieux qui vous accompagne dans l’adaptation à vos prothèses, l’optimisation des réglages et le suivi de l’évolution de votre audition.

D’une part, n’ignorez pas les visites de suivi régulières. Même si tout vous semble en ordre, il est recommandé de faire contrôler vos appareils auditifs environ tous les six mois. Lors de ces rendez-vous, le spécialiste vérifiera le bon état des composants, effectuera un nettoyage approfondi, et surtout pourra ajuster les réglages en fonction de l’évolution de votre audition. En effet, votre profil auditif peut changer avec le temps (particulièrement avec l’âge ou si votre perte auditive évolue), et des ajustements fins permettent de conserver une expérience d’écoute optimale. Si vous ressentez le moindre inconfort, un changement de qualité sonore ou des bruits anormaux, n’attendez pas pour consulter votre audioprothésiste. Il saura identifier l’origine du problème et y remédier (par exemple : un embout trop petit, un mauvais calibrage, un filtre anti-cérumen encrassé, etc.), là où seul, on risque d’aggraver la situation en tâtonnant.

D’autre part, évitez de bricoler ou de modifier vous-même les réglages de vos appareils sans conseil professionnel. Avec les applications mobiles et notices techniques, on pourrait être tenté de tout configurer soi-même, mais cela comporte des risques. Un ajustement inapproprié peut entraîner des effets indésirables : sons déformés, inconfort d’écoute, fatigue auditive accrue due à un mauvais équilibre sonore, ou encore baisse des performances globales de l’appareil. Vous pourriez par exemple augmenter le volume ou certaines fréquences de manière inadaptée et vous abîmer l’oreille à la longue. Ne touchez pas aux paramètres avancés sans avis : en cas de besoin d’ajustement, un audioprothésiste saura calibrer précisément l’appareil en fonction de vos besoins actuels. Il en va de même pour les pannes : ne tentez jamais de réparer une audioprothèse vous-même en cas de dysfonctionnement. Même si l’appareil peut sembler robuste, il contient des micro-composants très délicats – une manipulation inappropriée peut causer des dommages irréversibles. La bonne réaction en cas de souci (appareil qui ne s’allume plus, son distordu, sifflement persistant, etc.) est de le porter en centre auditif ou de contacter votre audioprothésiste. Ces professionnels disposent des outils et de l’expertise pour réparer ou envoyer en maintenance l’appareil si nécessaire, et ce dans les meilleurs délais.

Enfin, souvenez-vous que les premières semaines avec un appareil auditif demandent une phase d’adaptation. Il est tout à fait normal d’entendre des sons qui vous paraissent étranges ou trop faibles au début – votre oreille et votre cerveau doivent s’habituer progressivement à ces nouvelles stimulations. Ne considérez pas cela comme une « erreur » de l’appareil ou un échec de votre part. Par exemple, si vous trouvez que le volume est un peu faible au début, ne vous précipitez pas pour le monter vous-même à fond : les audioprothésistes ont tendance à régler le volume initial un peu plus bas justement pour permettre à l’oreille de s’habituer petit à petit aux son. Cette étape est cruciale pour retrouver progressivement une bonne audition sans gêne. En cas de doute ou de question pendant cette période, n’hésitez jamais à solliciter votre audioprothésiste : il pourra vous rassurer, vous expliquer ce qui est normal ou non, et ajuster si besoin les réglages pour améliorer votre confort. En somme, ne restez pas isolé avec vos problèmes auditifs ; un bon suivi et une bonne communication avec le professionnel vous aideront à tirer le meilleur parti de vos aides auditives en toute sécurité.

Conclusion

En évitant ces erreurs fréquentes, vous mettrez toutes les chances de votre côté pour prolonger la durée de vie de vos appareils auditifs et améliorer votre confort d’écoute au quotidien. Quelques gestes simples et une utilisation avisée au jour le jour font toute la différence. Pour récapituler, prenez soin de l’hygiène de vos appareils (nettoyage et séchage quotidien), mettez-les à l’abri de l’eau, de la chaleur et des produits nocifs, retirez-les dans les situations inappropriées (comme la douche ou le coucher), et faites confiance aux professionnels de l’audition pour le réglage et le suivi de vos aides auditives. Grâce à ces bonnes pratiques, vous éviterez bien des tracas : pannes, sifflements, usure prématurée, ou même une aggravation de votre perte auditive due à un mauvais usage. N’attendez plus pour adopter ces habitudes dès les premiers jours d’utilisation – elles deviendront vite des réflexes et vous permettront de mener une vie quotidienne épanouie, en profitant pleinement des bénéfices que vos appareils auditifs vous apportent. Et en cas de problème persistant ou de doute, rappelez-vous que votre audioprothésiste reste votre meilleur conseiller : n’attendez pas pour prendre rendez-vous afin d’obtenir de l’aide et des conseils personnalisés si nécessaire. Avec un entretien approprié et un bon accompagnement, vos appareils auditifs resteront des compagnons fiables, discrets et performants, pour vous aider à entendre le monde sereinement.