Santé Auditive

4 Solutions innovantes pour retrouver l’audition

Près de 1,5 milliard de personnes dans le monde sont atteintes de surdité. Dans les dernières années, des thérapies visant à guérir la surdité ont fait leur apparition.

La capacité d’entendre est essentielle pour les êtres humains vivant en société. Elle est cruciale pour comprendre et communiquer avec autrui. Malheureusement, cette fonction est fragile et s’altère rapidement en présence de bruit. Ainsi, des millions de personnes sont touchées par une déficience auditive.

Le déficit auditif est un problème qui touche de nombreuses personnes, et particulièrement celles âgées. En effet, 65% des personnes de 65 ans et plus sont atteintes, contre seulement 6% des 15-24 ans. Pour lutter contre ce handicap, deux solutions sont proposées en fonction de la sévérité du trouble : les appareils et les implants auditifs. Si le déficit est léger, un simple appareil auditif peut suffire à amplifier les sons. Mais dans les cas les plus graves, cet amplificateur ne permet que d’entendre des sons déformés, car le problème prend racine au plus profond de la cochlée, organe situé à l’intérieur de l’oreille, qui traduit les sons en signaux et les envoie ensuite au cerveau via le nerf auditif.

Pour traiter les cas de surdité profonde, l’utilisation d’implants auriculaires est généralement privilégiée car ils transmettent les sons à l’intérieur de la cochlée via des signaux électriques, grâce à des électrodes. Bien que cette technique soit efficace, elle n’a jamais permis aux personnes sourdes de retrouver une audition complètement normale, et n’est qu’un palliatif.

Dans le cadre de la « Semaine du son », le 18 janvier 2023, a été organisée une conférence à l’Unesco pour mettre en avant quatre thérapies innovantes qui pourraient enfin être la solution pour guérir la déficience auditive.

1. Vaincre la surdité grâce à la thérapie génique : une avancée vers un avenir meilleur

génétique

Les recherches pour trouver des moyens de soigner la malentendance se concentrent sur les bases du vivant. Les chercheurs ont passé des décennies à identifier les gènes susceptibles de causer une déficience auditive neurosensorielle. Et pour l’instant, 134 gènes responsables de déficiences auditives sont connus. Grâce à une analyse moléculaire, les scientifiques pourraient implanter un gène spécifique via un vecteur viral dans les cellules qui présentent les mutations entraînant la surdité.

Christine Petit, biologiste spécialisée en génétique humaine et professeure à l’institut Pasteur, a souligné lors de la conférence que des expérimentations ont été menées avec succès sur des souris avec le gène codant l’otoferline, une protéine qui joue un rôle essentiel dans la transmission des signaux sonores aux synapses des cellules ciliées présentes dans l’oreille interne. Malheureusement, ces procédés ne fonctionnent que sur des cochlées immatures. Cependant, chez l’être humain, la manœuvre est plus compliquée car la cochlée est déjà mature à la naissance, et aucune recherche n’a encore été menée sur ce type de cochlée.

2. Optogénétique : la lumière au service de l’audition

Lors de la conférence, Anne-Lise Giraud, neuroscientifique spécialisée dans le langage et la parole, a présenté d’autres pistes innovantes. L’une d’entre elles, l’optogénétique qui consiste à utiliser des signaux lumineux pour activer des cellules génétiquement modifiées pour être sensibles à la lumière. Elle pourrait remplacer les électrodes utilisées pour les implants classiques. Deux projets basés sur cette technologie sont soutenus par l’Institut Pasteur. Le professeur Jérémie Barral, chargé de recherches au CNRS et à l’Institut de l’Audition, et son équipe travaillent également sur la mise au point d’implants cochléaires lumineux qui offrent une précision dans la transmission des informations inatteignables avec la stimulation électronique.

Les scientifiques sont confrontés à de nombreux défis pour créer cette alternative innovante aux implants cochléaires actuels. En effet, afin que cet implant soit fonctionnel, ils doivent développer une grille de sources lumineuses microscopiques qui pourra être intégrée à la cochlée. Cependant, tant que cette avancée technologique n’aura pas été réalisée, il est peu probable que les implants cochléaires lumineux puissent être utilisés par les personnes malentendantes dans un proche avenir.

Les initiatives visant à améliorer l’audition ne s’arrêtent pas à l’oreille interne. Le projet Hearlight, dirigé par Brice Bathellier, chercheur au CNRS et à l’Institut de l’Audition, vise la mise en place d’un implant placé directement sur le cortex auditif. Cette technologie a pour objectif d’encoder des schémas lumineux dans le cerveau, créant ainsi des sons. Des tests sur des souris ont déjà été effectués et ont montré qu’il était possible d’encoder des sons artificiels dans leur cortex auditif, dont les neurones avaient été préalablement rendus photosensibles et exposés à divers modèles photoniques représentant des sons variés. Cependant, pour que cette technologie soit compatible avec le cerveau humain, des outils flexibles et biocompatibles doivent être développés, car le cortex auditif se trouve à l’intérieur d’une circonvolution du lobe temporal et est donc difficilement accessible. Pour réussir ce défi, l’équipe de Brice Bathellier devra consacrer encore de nombreuses années à la recherche et au développement.

3. Sens-401 : Un traitement miraculeux pour la perte soudaine d’audition

médicament

Pour traiter la surdité, d’autres chercheurs penchent vers une solution biomoléculaire. La société Sensorion a instauré un programme de recherche pour la fabrication d’un médicament destiné à soigner les pertes neurosensorielles soudaines. Le produit est basé sur la molécule Sens-401 qui n’a été a testée que sur des rats de laboratoire. Des expérimentations ont montré que ces animaux présentant une forte perte auditive après un traitement par Sens-401, qui a duré 30 jours, ont retrouvé entre 30 et 20 décibels, contre moins de 10 décibels pour les rongeurs traités par un placebo. Lors de la conférence, Nawal Ouzren, directrice générale de Sensorion, a annoncé que ce produit pourrait bénéficier de l’autorisation pour des tests cliniques cette année.

4. Les cellules souches pour remplacer les cellules défaillantes

cellule microscope

Christine Petit a démontré, lors de la conférence, des techniques de thérapie cellulaire visant à guérir de la surdité. Elle a mis en avant l’existence de cellules progénitrices dans la cochlée, qui peuvent être transformées en cellules sensorielles et ainsi remplacer celles qui sont défectueuses. Cependant, cette procédure comporte des risques et n’a été testée que sur des rongeurs.

De nombreuses recherches sont en cours pour tenter de guérir la surdité, bien qu’elles ne soient encore qu’au stade initial. Christine Petit insiste sur le fait que toutes les parties prenantes de la recherche auditive doivent s’unir afin que de nouvelles thérapies puissent avoir un succès.

Source : sciences avenir

Ferial

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